Culminant à 8 850 m, l’Everest est le plus haut sommet du monde. Cette montagne reçut le nom d’un célèbre géodésien anglais de l’époque, Sir George Everest, car on ignorait, alors, que les Tibétains l’appelaient, depuis déjà fort longtemps, Chomolongma, c’est-à-dire la « Déesse mère du monde ». Sagarmatha étant le nom Sherpa de l’Everest.
Dans la seconde moitié du XIXe siècle, toutes les cimes des Alpes avaient été gravies, et la conquête du plus haut sommet de la Terre ne pouvait que séduire les sportifs. Comme on demandait à George Leigh Mallory, qui devait disparaître en 1924 en tentant l’ascension, pourquoi il désirait gravir le mont, il répondit : « Parce qu’il est là ! »
En 1953, une nouvelle expédition anglaise fut servie par la chance. Car si la première équipe d’assaut échoua le 26 mai, à 8 754 m, le 29 mai, Edmund Hillary et Tensing Norgay Sherpa, après une nuit à 8 590 m, atteignirent le sommet à 11 h 30, triomphant ainsi, les premiers, du plus haut sommet de notre planète : L’Everest, Chomolongma, Sagarmatha. Trois noms pour une seule montagne pour aller Altius, Altius, Altuis…
Altius, Altius, Altuis, est la devise de Everest Sky Race. Derrière ce nom apparaît une course à pied jusqu’alors jamais imaginé… Une course de montagne au pied du plus haut sommet du Monde, au Pays où les Chevaux du Vent n’achèvent jamais leur course… Face à l’altitude et à l’hypoxie, les adversaires les plus impressionnants dans l’Himalaya.
Si lors de sa première édition en 2003, la course avait pris la forme d’une épreuve expérimentale ; depuis, adapter l’effort au quotidien est le mot d’ordre de l’organisation pour ne pas perdre le fond. Car jamais l’esprit de compétition, version course à pied, ne s’engage aussi haut, aussi longtemps. Comme en 2011, avec la vallée séculaire de la Rolwaling – une « Terra Incognita » – et le col mythique du Tashi Lapsa (5.755 m).
Devant un tel engagement face à l’altitude, c’est l’esprit d’expédition qui doit encombrer les neurones. A l’instar de l’Annapurna Mandala Trail – la Mère de toutes les courses par étapes au Népal – l’Everest Sky Race se déroule sur plusieurs jours. Si l’épreuve est moins longue (200 à 250 km suivant les éditions), l’altitude est toujours présente.
Le point commun entre ces deux courses références au Népal, c’est leur géométrie variable. Du Solo du Khumbu, l’Everest Sky Race s’étend maintenant de la Rolwaling Valley au Nangpa La, en passant au pied du Cho Oyu et de l’Ama Dablam. Et pour 2015, le parcours fera étape Camp de Base du Makalu, avant de reprendre les anciennes routes des caravaniers d’autrefois…
Avec le Renjo La (5.340 m), Gokyo Ri (5.350 m), Cho La (5.420 m) et Kala Pattar (5.540 m), sans oublier les Lacs Gokyo (4.720 m)… Ou encore le Chhukung La (5.100) et le Kongma La (5.535 m), suivant les éditions ; il est judicieux de se demander : est-ce que cet « Everest Sky Race » n’était pas trop difficile pour des coureurs à pied ? Federico Acquarone, journaliste italien au Montagnard, a trouvé la réponse ? « Cette course n’est pas trop difficile… Elle est très difficile ». Simple et réaliste. A l’image de ce que doit être un coureur lorsqu’il court l’Himalaya.
Si l’Everest Sky Race possède l’appellation de plus haute compétition du Continent Montagne : l’Himalaya ; l’épreuve est d’abord « verte » et sub-alpine, avant de retrouver l’univers minéral et himalayen, face au Cho Oyu (8.153 m), Lhoste (8.501 m), Lhoste Shar (8.383 m), Makalu (8.475 m) et Mont-Everest (8.850 m). De la course au sommet, 2003 fut l’année du cinquantième anniversaire de la première ascension de Sagarmatha. Biennale, l’Everest Sky Race qui le célèbre court toujours altius, altius, altius… Pourquoi ? « Parce qu’il est toujours là ! »
Bruno Poirier